Autodidacte, Daniel Vial s’est formé par la lecture. Né dans une famille ouvrière d’un petit village ligérien (son père occupe différent emplois en usine, sa mère est femme au foyer) où l’on participait à la vie associative du village mais où l’on ne lisait guère que le quotidien régional, rien ne semblait destiner DV à la création picturale.
Sa passion pour le dessin semble devoir beaucoup à son enfance marquée par de fréquentes maladies infantiles. Dans ses trois ou quatre ans, le don d’une boîte de crayons pour l’occuper marque son entrée dans la pratique assidue du dessin. Depuis, en marge de sa courte carrière scolaire (il quitte le collège en 5ème), puis de sa vie professionnelle (en 1968, il passe un CAP d’ajusteur-tourneur et en 1970, travaille en usine) il ne cesse pas de dessiner. Son savoir-faire est reconnu par ses prix de dessin au collège, et par l’acceptation de son dossier par l’École des Beaux-Arts de Saint-Étienne, où cependant il n’entrera pas. Ses dessins utilisent alors ce qu’il a sous la main : stylo-bille et crayon. Il se forme en solitaire et se familiarise avec les grands noms de la BD. Plus que les œuvres finies, ce qui le sollicite c’est le cheminement de leur conception et de leur réalisation : il cherche avant tout à comprendre comment les artistes ont travaillé. Son propre travail est guidé notamment par la volonté de briser les routines (par ex., utiliser les techniques de façon non prescrite), tirer profit du hasard et des erreurs, ne pas se laisser enfermer dans la technique, développer un art qui reste populaire...
La rencontre avec Monique qui deviendra sa compagne, d’une famille de Rozier en Donzy, terre de tissages (et aussi, on le sait moins, d'expériences de coopératives ouvrières), lui ouvre d’autres horizons. Tous les deux partent un certain goût pour la peinture ; ses dessins deviennent plus colorés. D’autre part, comme la plupart des familles de Rozier, sa belle-famille est insérée dans le monde du tissage : Daniel Vial se met à peindre des foulards, puis candidate chez des soyeux qui cherchent des « mains », c’est-à-dire des peintres apportant de nouvelles inspirations (motifs, couleurs) pour leurs tissus de soie. Retenu par plusieurs soyeux de Lyon, il est prestataire de service et vend son savoir-faire : il se défait de toute prérogative d’auteur et ses dessins deviennent propriété de ses employeurs qui les font connaître sous leur nom...
En 1987, il crée à Rozier avec Monique l’atelier "L'Estampille", où il vend ses propres foulards, cette fois sous son nom. Mais il continue de dessiner et de peindre : aquarelle, encre de Chine, dessin assisté par ordinateur (DAO) et se met à la BD sans toutefois chercher à publier. Il participe à des expositions et dans les années 2000, le tableau ci-dessous est primé lors du salon "Métiers d’art Artisa" à Grenoble.
Daniel Vial n’a aucun lien de parenté avec Henri Vial et Monique Romagny-Vial.
(Voir : Nos auteurs homonymes)