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l’Atelier d’Édition Bordematin

Écrire pour ne pas être lu

 

Écrire pour le web, c’est écrire pour ne pas être lu.

Selon une étude menée par la firme Databox, le temps moyen passé sur un site par un utilisateur est de 2 minutes pour plus de 40 % d’entre eux. L’internaute serait-il trop pressé, trop fainéant ou juste très efficace ? Il a tout simplement adapté ses habitudes aux spécificités de cet environnement digital composé de milliards de pages. Les sites de leur côté formatent et diversifient leurs contenus pour tenter de séduire les visiteurs et espérer obtenir en quelques secondes le privilège d’être consulté. Deux minutes se sont écoulées alors si vous êtes encore là (merci), découvrons ensemble les particularités de l’écriture pour le web.

Pourquoi des comportements de lecture différents sur le web ?

C’est un fait. Personne ne parcourt une page Internet comme il feuillète celles d’un roman. Lire sur le web c’est savoir trier l’information pour atteindre un objectif précis, car lorsqu’il se lance sur la toile, l’internaute est la plupart du temps en quête d’une solution. Combien de minutes de cuisson pour un œuf à la coque ? Qu’est-ce que la naturopathie ? Comment recycler ses déchets ? La liste des requêtes enregistrées chaque jour par Google est presque infinie. Pour y répondre, l’océan de contenus disponibles oblige l’utilisateur à être plus sélectif pour ne pas s’y noyer. Il doit pouvoir identifier rapidement les pages pertinentes sans quoi il risque de passer aussitôt à la suivante, mieux présentée, mieux structurée, plus attrayante dès les premiers instants. Tous les articles ne sont pas courts pour autant. Cela varie selon la thématique. Un texte technique ou scientifique par exemple sera naturellement plus long et va retenir plus longuement l’attention de l’internaute si la qualité est au rendez-vous.

Les trois critères d’une écriture web efficace

Pour être concret, on estime qu’un internaute lit réellement 20 % d’une page qu’il visite, elle doit donc répondre à trois critères fondamentaux.

La pertinence

Pas de suspens, pas d’introduction mystérieuse ou de suite dans le prochain numéro, il faut aller droit au but. La technique de la pyramide inversée consiste à délivrer dès les premières lignes les informations essentielles. On relègue en fin de texte les propos secondaires qui rencontreront uniquement l’audience la plus investie.

La structure

L’internaute pratique la « lecture scan » qui consiste à ne sélectionner que les titres et les débuts de paragraphes pour se faire une idée rapide et précise de ce qui l’attend. Rédiger une accroche impactante devient alors tout un art, c’est même la partie sur laquelle il faut passer le plus de temps. C’est d’ailleurs pour cette raison que de nombreux médias proposent une version en ligne plus percutante de leur titraille (en typographie : l’ensemble des titres d’une publication).

L’utilité

Le texte doit être utile, complet et concret pour le lecteur et apporter une valeur supplémentaire par rapport à ce qui existe déjà sur la toile. Il sert aussi les objectifs de son diffuseur que ce soit à travers le référencement naturel — un positionnement sur les bons mots-clés pour être indexé par les moteurs de recherche — ou la vente — un paragraphe persuasif pour inciter l’internaute à passer à l’action et à la caisse par la même occasion.

Avec l’avènement des réseaux sociaux et des contenus interactifs et vidéos plus engageants notamment pour une audience plus jeune, un texte peut sembler un peu obsolète. Internet reste pourtant un espace où les mots ou une grande importance et la rédaction web de qualité vise à enrichir cet espace de partage. Alors si un article tout bête sur la préparation du bœuf bourguignon vous permet de régaler vos invités, félicitez-vous pour vos talents de cuisiner et saluez également le rédacteur web qui a su, pendant plus de deux minutes, captiver votre attention et parvenir finalement à écrire pour être lu.

Auteur

Xavier JEAN

Rédacteur et graphiste freelance