Nous utilisons des cookies pour analyser le traffic avec Google analytics. Vos données personnelles sont anonymisées. J'ai compris
l’Atelier d’Édition Bordematin

La valise espagnole

La valise espagnole
{{ product.vat_incl_price|number:"02" }} € TTC

Avril 2024

La guerre d’Espagne avec ses hauts-faits et les menus riens de tous les jours, un récit chaleureux où se mêlent émotion, angoisses et deuils, mais aussi rire et légèreté.

Selon les mots de Jaurès, cité en exergue, « le courage, c’est d’aimer la vie ». Nous conviant à la pulsation d’une vie qui tient bon envers et contre tout, le récit tisse avec bonheur faits publics et évènements intimes, grande Histoire et quotidien, au gré d'un monde bouleversé et souvent terrifiant. Il inscrit la tourmente de L’Espagne des années 1930 dans une narration qui démarre au Mexique, à la fin du XIXème siècle, et se prolonge à Rive de Gier, petite cité ouvrière de la Loire, dans les années 1950. On y traverse le XXème siècle, de Zapatta à Franco et à la seconde guerre mondiale, en passant par la monarchie puis la république espagnoles, Guernica, No pasaran ! Les guerres civiles dans la guerre civile… Dans un monde en ébullition, nous suivons les errances d’une double lignée – issue d’un côté d’une bourgeoisie ruinée, de l’autre d’une famille très pauvre du sud de l’Espagne – avec ses combattants héroïques et ses femmes tenant le cap malgré l’adversité et la solitude : de ville en ville et de pays en pays, un nomadisme le plus souvent contraint, comme si un sort pesait sur la famille. Nous en partageons les péripéties et les souffrances, depuis les plus triviales jusqu’aux plus tragiques : l’aigreur de voisines jalouses de l’épouse d’un gradé supposée privilégiée, la promiscuité des caves où l’on se réfugie en cas d’alerte, les bombes sur les trains de réfugiés, les dénonciations, les peurs, les exécutions… Nous revivons la honte de la non-intervention française et celle des camps du mépris où furent enfermés les républicains demandant asile à notre pays, et nous reconnaissons dans la retirada le malheur de tous les exodes, de la débâcle dans la France de 1940, à ceux d’aujourd’hui à travers la planète. Au passage, nous saluons la force de racines qui n’empêchent nullement l’acculturation, jusqu’aux dernières générations où prénoms et langue s’ancrent tout naturellement dans le parler local stéphanois… À la fois quête de mémoire très documentée et chronique chaleureuse d’une vie familiale sans cesse en bouleversement, hymne à la vie qui se lit comme un roman – avec ses scènes colorées, parfois sombres mais parfois aussi fraîches et gaies, même dans la détresse –, le témoignage de Jeanne Perez-Anguiano apporte une pierre originale à la littérature de l’exil de la diaspora espagnole issue de la défaite républicaine de 1939.

Le livre a fait l’objet de plusieurs présentations publiques.
Notamment :
- le 4 mai 2013, à Port saint Louis,  sur invitation de l’Association Écoute Voir, dans le cadre de sa journée « La route des épices, de l‘Espagne à l’Asie » ;
- Le 14 décembre 2013, à Arles, sur invitation de la Boutique des passionnés, l’Association Attention culture et Amadip (Association pour le Maintien à Arles du Disquaire de Proximité), dans le cadre  du Marché de Noël, du 13 au 15 décembre 2013 :
- Le 12 mars 2019, à Port Saint Louis, sur invitation de l’Association Écoute Voir, en ouverture d’une soirée sur le thème de la littérature de l’exil, dans le cadre de la soirée « Appétit livres au féminin », lors de la « Semaine au féminin », du mercredi 6 au jeudi 14 mars 2019 ;
- le 18 novembre 2023, à Arles, sur invitation du Comité de jumelage Arles Jerez, dans le cadre de la 6ème édition de « Arles se livre » (17-19 novembre 2023).
- Le mardi 16 janvier 2024, au collège Robespierre de Port Saint Louiis, présentation à deux classes de troisième
Une traduction en espagnol est en préparation.

Auteur

Jeanne Perez-Anguiano

Enseignante, Jeanne Perez-Anguiano a toujours conduit de pair vie professionnelle et implications citoyennes. "La valise espagnole" est sa première publication.

Gen-Iberica, Flash Info, 2014, n° 1

Paroles de lecteurs

« Ola chati ! ya termine de leer tu libro… Fueron unos momentos de sueno, viendo toda mi vida infantil como en el cine, aveces con mucha emocion. Esta muy bien escrito y te lo felicito, tengo que leerlo otravez pero mas despacio, porque lo devore. »
« Bonjour Chati, j'ai fini de lire ton livre... Ce furent des moments de rêve, de voir toute ma vie d'enfant comme au cinéma, avec grande émotion parfois. C’est très bien écrit, et je te félicite. Je dois le relire à nouveau, mais plus lentement, car je l'ai dévoré... » (Pascual Anguiano, oncle de l’auteur, 27 avril 2013)

« Je suis très admiratif. J'ai beaucoup aimé la fluidité de ton écriture, l'émotion qui se dégage mais aussi la pudeur dont tu fais preuve et qui te permet de n'être jamais ni dans le mélodramatique ni dans un politique insistant. Tes personnages sont précis. On les visualise parfaitement. On sent parfaitement combien tu les enveloppes de ta tendresse et de la reconnaissance que tu leur témoignes pour avoir été ce qu'ils ont été. Un grand coup de chapeau pour la construction qui pour être maîtrisée n'en garde pas moins une belle souplesse, une liberté qui s'accorde avec le reste. Je trouve que tu as réussi là un ouvrage tendre où tes petits-enfants, neveux et plus tard les autres pourront se plonger. La trace d'une époque et celle d'une lignée. De quoi se souvenir longtemps. Bravo, sincèrement. » (Francis Dubois, critique cinéma et théâtre à l'US du SNES pendant des années, 17 mai 2013)

« Merci Jeannette d'avoir écrit et de m'avoir donné ta précieuse "Valise espagnole"... Ce livre que j'ai lu avec plaisir et émotion. Si je n'ai pas saisi toute la précision de l'arbre généalogique, j'en ai saisi l'essentiel… Et surtout que cette belle et vaste Famille, unie et dotée d'une identité magnifiquement forte, a pu ainsi résister à la tourmente des années 30... J'ai aimé voir et revoir les photos, car elles nous sont communes, typiquement de cette époque et des rivages de la Méditerranée, sans perdre de vue les différences entre le nord et le sud...» (José Ortega, 19 février 2014)

Extraits

Page 74

Nous voici le mardi 27 avril 1937 à Guernika. Ce jour-là dans l’ancienne capitale, la ville symbole du Pays basque, c’était jour de marché. Sur la grand-place comme d’ordinaire, des femmes leurs enfants à la main faisaient leurs courses, les paysans vendaient leurs légumes. Il faisait beau, l’atmosphère était calme mais pas détendue ; les gens étaient inquiets : pas loin de là, à Durango, on se battait violemment. Vers midi, plus tôt que d’habitude, la place commença à se vider... Et soudain vers seize heures, l’horreur se déclencha ; pendant des heures les bombardiers allemands se déchaînèrent ; ils jetèrent des milliers d’engins de mort sur la ville et sur ses habitants ; des avions de chasse parachevaient le travail en plongeant sur les gens qui essayaient de fuir. On était pourtant à l’arrière, pas sur le front ! Les avions tuaient des civils sans défense, pas des soldats ! Ce fut effroyable…

Pages 100-101

Nous sommes sur la route de Barcelone, ce matin de printemps 1938. La file des réfugiés, des hommes et des femmes lourdement chargés, n’en finit pas. Pas de rires ni d’éclats de voix dans cette foule lasse. Les gens fuient d’un pas lent et tenace. Ils fuient et un sentiment d’angoisse lourde plombe la scène. Pourtant, au milieu de cette foule sombre, trois jupes claires dansent au rythme des pas de trois jeunes filles plus jolies les unes que les autres […] Soudain, un bruit de moteur résonne au loin ; une voiture militaire double lentement le groupe : trois soldats reviennent de Lérida au front. Ils sont fourbus, dépenaillés, peut-être découragés, mais ils ont vu les jupes claires. La voiture pile. […] Et la plus romanesque des rencontres a lieu ! Au mépris de toute logique, ces deux-là, Paquita et Eduardo que tout séparait, l’âge, la situation, la province même (ne sont-ils pas nés à plus de mille kilomètres l’un de l’autre ?) ces deux-là vont se croiser et s’aimer. La guerre se moque des conventions et la vie est parfois imprévisible et facétieuse !

Pages 120-121

Après de longues heures qui parurent une éternité, ils arrivèrent à Port-Bou, la frontière vers la France. Sauvés ! Ils étaient sauvés ! Mais les difficultés étaient loin d’être finies. Le 27 janvier 1939 à leur arrivée, la frontière était de nouveau fermée. Des milliers de personnes attendaient : des civils, des mères avec leurs enfants, des vieillards, des soldats aussi, dont beaucoup blessés. […] Il tombait une pluie glaciale. Gendarmes et soldats sénégalais gardaient la frontière et contenaient sans ménagement le flot des gens, qu’ils filtraient un à un, avec rudesse. Elles qui croyaient être sauvées, elles qui pensaient que la France, pays des Droits de l’Homme allait les accueillir, les réconforter, les aider ! Et cela dura, dura longuement. Elles atteignirent enfin le poste frontière : il fallut encore remplir des tas de papiers dans cette langue qu’elles ne comprenaient pas...